Mes vagabondages dans la poésie urbaine de Wong Kar-Wai (Festival Lumière 2017)
Pour ma génération, la radio et le cinéma étaient des fenêtres ouvertes sur le monde. Je me suis dit : "C'est le monde auquel je veux appartenir" ...
Les films de Wong Kar-Wai sont reconnaissables dans les premières images. Ses histoires ne suivent pas un scénario ficelé d'avance (sinon autant écrire un livre comme il le dit lui même. Et le scénario il l'écrit ou le réécrit souvent la nuit avant le tournage). Ce sont des décors, de la musique, de la lumière qui sont d'abord un vagabondage esthétique et poétique (Christopher Doyle est un chef opérateur poète !). Les thèmes sont le voyage, la rencontre, l'errance, la mémoire. Sa ville, Hong Kong, est un personnage de ses films (Nos années sauvages de 1990).
The Grandmaster (2013) est un film sur les quatre écoles du kung-fu et aussi des pages d'histoires de la Chine. Le film s'étale sur plusieurs époques, l'invasion de la Mandchourie par les Japonais, la guerre sino-japonaise, la guerre civile et la période communiste, l'exil vers Hong Kong. C'est un film magnifique et les combats sont un véritable ballet. Tony Leung a du apprendre le kung-fu pour le tournage.
Aussi j'ai vu In the Mood for Love (2000). Peu de dialogues, des images au ralenti et la couleur rouge et des citations de Leu Yee-chang et un thème musical entêtant. "Je savais que le film devait être comme une valse : deux personnes qui dansent ensemble lentement ... " (Wong Kar-Wai, revue Positif)
My Blueberry Nights (2007) je l'ai bien aimé ce film que Wong Kar Wai a tourné aux Etats-Unis avec Norah Jones la chanteuse et Natalie Portman. Des images prises de l'extérieur des bars pour jouer avec la lumière et avec les regards et les mots restent à l'intérieur avec la musique. C'est aussi un road movie tout rempli de couleurs, de ralentis et de poésie urbaine, le thème récurent du réalisateur aux lunettes noires.
