Un temps, deux temps ... Skating dans le Queyras

Publié le 2 mars 2015 par Franca

Dans le Queyras il n’y a plus de contrebandiers qui passent par le Pas de la Cavale mais les coqs y picorent encore les étoiles. La neige, abondante cette année, offre un féérique décor et des conditions géantes pour le skating ... 8 jours de glisse, 170km de skate et tout plein d'étoiles.

L’hiver en Queyras est une page blanche au parfum de mélèze et posée là pour y raconter des histoires de spatules vagabondes. Les hautes vallées toutes proches de l’Italie s’apprivoisent aussi en un temps, deux temps, la tête dans le bleu du ciel et avec un sac à dos léger et juste rempli d’essentiel, des pom’potes et ma veste Patagonia en primaloft pour les descentes dans l’ombre. J’ai farté en Swix LF6 (neiges -6 à -12) …

Le un temps est le plus difficile. Il faut trouver le bon rythme en accord avec la glisse. C’est un jeu d’équilibriste… Les crêtes et les sommets flirtent avec les 3000m, l’Annapurna d’ici… Ils gardent secrètes les vallées de l’Ubaye et du pays du Viso, cathédrale de froidure et de lumière, livre d’histoire de l’alpinisme. Les livres je les pose dans le silence du soir, pour les lire à l’heure des étoiles, l’heure des mots …

Je glisse vers la Roche Ecroulée dans la vallée du Guil, et j’imagine les chamois, dans leur pelage sombre d’hiver, tout occupés à chercher sous la neige les jeunes pousses de mélèzes et les herbes fanées. Ils sont ici chez eux dans la réserve naturelle du Haut Guil et du Mont Viso. Je les laisse broutiller et jouer dans les pentes escarpées de leur jardin d’hiver.

Le deux temps s’accommode bien des montées soutenues et longues comme celles rencontrées dans les vallées du Queyras. Planter, glisser, jouer… trouver la bonne cadence et se griser de froidure et d’espace et de lumière. La neige vole les couleurs et pose une page blanche pour y écrire des traces furtives, mots éphémères de l’hiver. Les histoires on peut les lire ou les inventer. Les chamois du Haut Guil n’y trouvent rien à redire.